7 décembre - 18H00

Une journée particulièrement longue et fastidieuse, et relativement semé d’embuche pour changer. Une convocation, une drôle de scène, des secrets à cacher, une amitié à respecter, une confiance à retrouver. Tant de chose ce trotter dans ma tête que j’en avais quasiment oublié mon exclusion de ce matin du cours du professeur Ostel. Il est vrai que j’avais quelque peu dépassé les limites. Mais, ma tête était bien ailleurs lors de ce cours. Dans une attente interminable avant d’avoir la réponse à ma lettre en direct. Une énième convocation dans le bureau du directeur, qui avait pris une étrange tournure. J’avais dû impliquer Vlad malgré moi, et j’avais surement perdu mon ami pour cette raison. Ce n’est vraiment qu’une fois dans la salle commune que je le réalisais enfin. Il était quasiment sûr que dorénavant le russe éviterait mon chemin. Je n’étais qu’un con, lache et faible. Et tout ce que j’arrivais à faire dans ma vie, s’était faire du mal aux personnes que j’aime.

Je finis par me mettre dans le canapé de la salle commune, celui en face de la cheminé. J’avais attendu de longues minutes afin d’avoir l’espoir de parler à mon ami. Mais en vain. Je m’étais donc résigné à attendre la fin de la journée avachie dans ce canapé, les yeux vides de sens en regardant danser les flammes. Mais, il ne fallut pas plus de cinq minutes pour que ma paix intérieure soit dérangé. Un hibou. Un satané hiboux venait déranger mon calme spirituel. Bien sûr, pour arranger les choses, il portait une lettre à ses pattes, marquée du sceau de Poudlard. Je sens que ce que je vais lire ne va pas me plaire. Je finis par arraché la missive à cet oiseau de malheur. Je la déplie, et la lis attentivement. J’ai envie de frapper quelqu’un ou quelque chose. Sérieusement ! Tout le monde m’en veut où quoi ? Ok, je n’avais vraiment pas été cool sur l’intervention que j’ai eu en cours. Mais, j’ai été sanctionné pour cela. Et deux fois en plus ! Alors pourquoi me rajouter une nouvelle contrainte ? Pourquoi me convoquer chez le directeur ? Comme si je ne le voyais pas assez se fou !

Je regarde ma montre et les aiguille affiche 18h. En plus d’être convoqué tardivement, j’ai entrainement de Quidditch normalement à cette heure-là. Et puis merde, je ne vais pas y aller. Pour entendre encore je ne sais combien de conneries à mon égard, oui mais non merci. Et puis, je l’ai déjà vu ce matin. Il attendra demain, s’il a quelque chose à me dire. Je n’ai absolument pas envie de passer ma soirée à me faire torturer ou à écrire des lignes avec l’une de ses putains de plumes magiques. Je suis désolé professeur Ostel que ça soit encore vous mais non, je ne viendrais pas. Après mettre persuader de la chose, je m’empresse de jeter la convocation dans le feu. Je regarde le morceau de parchemin être brulé délicatement par les flammes de la cheminé. Une fois celle-ci consumé, je prends la direction de mon dortoir afin de me préparer pour l’entrainement. Mais au final, je ne sais pas j’hésite. Je regarde dehors, le temps est maussade. Ce n’est pas un jour à s’entrainer ça. Et puis, il faudrait que je travaille un peu mes cours. J’ai pris du retard d’un point de vue scolaire avec toutes ses histoires. Finalement je me décide à retourner sur le canapé et à sortie deux trois bouts de parchemin. Je regarde l’heure une nouvelle fois. Il est 18h30, l’heure de ma convocation. Je ne me suis pas présenté à l’heure. Je sais que les conséquences seront lourdes car c’est une façon d’être désinvolte vis-à-vis du règlement et de l’autorité de cette école. Mais qu’importe, de toute façon, tous les prétextes sont bons pour que je me retrouve dans des situations délicates.

Je commence à me pencher sur mes cours. Mais, cette convocation m’obstine et me prend la tête. Pourtant, il y a une dizaine de minutes cela ne me dérangé pas. Alors pourquoi je ressens une envie. Non, ce n’est pas une envie. Mais un besoin de me rendre dans le bureau du directeur. Bon passons, si je n’y pense plus, et que je me concentre sur autre chose, cela passera forcement.

7 décembre - 18H40

Putain mais pourquoi j’ai ce besoin incontrôlé d’aller dans le bureau du directeur ? Je n’ai pas envie de me rendre à cette convocation. Alors merde Non !

7 décembre - 18H50

Je suis finalement devant le bureau du directeur. Je n’arrivais pas à résister. Je me rend donc à la convocation du professeur. Je me trouve derrière la porte du bureau, où j’y entend quelques briques de conversation. Attend, il est sérieusement en train d’essayer de me coller sur le dos les inscriptions au mur ? Mais c’est quoi ce bordel ? Je n’ai pas le temps de frapper à la porte que celle-ci s’ouvre. Je pénètre dans la pièce. Le directeur et le professeur sont là. Je crois qu’ils m’attendaient tous les deux. Puis, soudain, une évidence. Non, je n’ai jamais eu envie, ni besoin de me rendre ici, c’est cet enfoiré qui m’y a forcé. Bien sûr, me laisser mijoter pour que je sois bien en retard, c’était ton petit jeu aussi.

Une fois dans la pièce, je ne dis pas un mot. Je prends la direction de la chaise vite et m’y asseoit. J’ai la sensation d’être transpercé de toute part par mes deux interlocuteurs. Je n’ai en réalité rien à dire. Je n’ai pas envie de m’excuser, et demander ce que je fais là serait du foutage de gueule ouverte. Je suis là, et j’attends sans un mot que la sentence tombe, rapidement pour que je puisse retourner à mes occupations. Ce n’est pas que c’est une perte de temps d’être là, mais tout de même. Dans un sentiment de sécurité en la présence du professeur Ostel, je m’avachie à moitié sur ma chaise tout en croisant les bras.